Overblog
Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Le blog de Marie Chevalier

Le blog de Marie Chevalier

un blog pour mes écrits et pour y recevoir mes amis

Publié le par marie chevalier
Publié dans : #défis croqueurs de mots

 

 

Défi 291  (croqueurs de mots)

"Réécrire une histoire en changeant de point de vue"

Prenez une histoire simple comme un conte pour enfant et racontez-le sous l’angle d’un autre personnage.

Prenez par exemple, l’histoire de Cendrillon, en le racontant du point de vue de Javotte et d'Anastasie ou le petit Chaperon Rouge du point de vue du loup....

 

Le louveteau et les trois  petits cochons

 

Il était une fois un petit louveteau. Le jour arriva pour lui de quitter la maison de sa maman.

 

— Au revoir mon chéri, va vivre ta vie mais prends garde de bien te cacher car les trois petits cochons pourraient te manger.

 

Quand notre petit loup arriva dans une grande forêt, il trouva des branchages et se fit une petite cabane à l’abri des regards. Une fois son ouvrage presque  terminé, il préféra faire une pause et rendit visite à son oncle qui se moqua de lui :

 -  Ah, ah, ah ! tu n’as toujours pas fini ta cabane ? la mienne est terminée depuis un moment déjà Tu ne te rends pas compte du danger si les petits cochons te trouvent et réussissent à entrer ?

Hélas ! ce dernier n’avait pas tort. Devinez qui observait notre petit louveteau en grognant de plaisir :  LES TROIS PETITS COCHONS !

Ils arrivèrent sans faire de bruit et  soufflèrent sur sa pauvre cabane qui s’envola aussitôt ! mais c’était sans compter sur une astuce qu’avait inventée le petit loup, il s’était creusé une grotte sous la cabane.

 

Les petits cochons s’y mirent à trois sans succès. Ils ne savaient plus comment atteindre leur proie. Ils étaient bien trop gros !

—On ne va pas se  laisser faire ! dit le plus nerveux des trois. On finira bien par le tuer et le faire cuire, parole de cochon! Je sais ! je vais essayer d’aller dans ce trou, retenez-moi tous les deux !

Quand le petit loup vit ce qui allait arriver, il se sentit perdu mais il avait des crocs et ça c’était une arme efficace, mais pas suffisante alors il eut une idée : il allait récupérer les branchages au fond de la grotte, les monter devant l’entrée et y mettre le feu !

C’est le premier gros petit cochon qui hurla le premier ; son groin lui faisait terriblement  mal et commençait à griller.

 Ils s’enfuirent tous les trois la queue en tire-bouchon et en poussant des grognements atroces.

Le petit loup, quant à lui tout content d’avoir vaincu, se dit que finalement rester à l’abri dans cette grotte était une bonne idée.  Plus jamais les petits cochons n’oseront revenir.

Il avait raison, il put vivre sa vie d’adolescent tranquillement et il trouva une jolie jeune louve avec qui … l’histoire ne le dit pas….

 

Voir les commentaires

Publié le par marie chevalier
Publié dans : #défis croqueurs de mots

Saisons

 

Comme la nuit tombe vite !

 

Voici venir l'automne

Les feuilles caracolent

Et se lovent dans l’herbe

Jaunissante et transie.

La nature va s’endormir

Panser ses blessures

Et renaître avec grâce

Aux premiers beaux jours

La neige va recouvrir

Avec son talent d’artiste

Et blanchir tout ce qui

Nous semblait triste.

Les saisons savent

Nous imprégner

De leur beauté

De leur grâce

Merci le temps qui passe

Merci Dame Nature

Voir les commentaires

Publié le par marie chevalier
Publié dans : #défis croqueurs de mots

Thème :

De l’autre côté de la rue.

Vous êtes à la fenêtre. Il fait noir, très noir …Dans un court texte, racontez-nous ce qui se passe.

 

Quelle nuit !

 

Je le savais ! je le savais !

Il lui avait dit : je vais sortir un peu je suis fatigué et j’ai besoin de me vider la tête.

Ce n’était pas la  première fois, André avait un boulot dur, dans le sens, beaucoup de responsabilités dans une entreprise en plein essor. Le souci c’était la gestion du personnel  et cela lui incombait. On lui avait dit : vous, André qui êtes la sagesse même vous allez  nous mener cela rondement.

Ce qu’ils n’avaient pas précisé ces hommes de pouvoir, c’était que le pauvre André devait d’abord faire des audits et souvent cela se terminait par le licenciement d’un collègue. : trop de frais de personnel mon brave André, il faut réduire le coût, augmenter les bénéfices et surtout faire face à une concurrence de plus en plus déloyale des entreprises délocalisées en Chine… bla bla bla…

Ce jour-là, il avait été obligée de licencier Marlène, sa secrétaire. Il pouvait, disait-on  faire ce travail seul et avoir une secrétaire était exagéré. De plus  le budget… Mais vous le savez bien André !

Quand il avait dit à sa femme, qu’il sortait prendre l’air, elle ne put s’empêcher d’aller à la fenêtre. La nuit était tombée et elle se demandait quel plaisir il pouvait éprouver à marcher sous les réverbères à peine éclairés dans leur petite rue pavillonnaire. Elle avait éteint dans le salon et restait dans le noir, devant cette porte-fenêtre, non pas pour surveiller dans quelle direction il allait, mais tout simplement pour avoir confirmation de ce qu’elle ressentait depuis plusieurs semaines .  Elle colla son front contre le vitrage et cela lui fit du bien. Elle avait beau s’y attendre, les larmes lui montèrent aux yeux quand elle vit André marcher le plus près possible des haies voisines et entrer au 44. C’est là qu’habitait cette trainée de Marlène. 

Cette fois, elle en avait confirmation, il n’avait même pas regardé leur fenêtre du pavillon tellement certain qu’elle était assise devant la télévision dans la chambre en train de l’attendre.

Elle resta debout face à la nuit, et se dit qu’André était naïf s’il avait pu croire qu’elle ne s’était rendue compte de rien. Elle finit cette fois par s’assoir sur une chaise derrière la baie vitrée et se demandait combien de temps il allait rester chez sa maîtresse car il n’y avait aucun doute, il la trompait. Il n’était plus le même, il s’isolait souvent et ne lui adressait presque plus la parole. Il disait qu’il avait des soucis au bureau :! Ben  voyons, il s’appelait Marlène son souci !

Enfin elle quitta la fenêtre en entendant la porte s’ouvrir. Elle ne dit pas un mot. Elle attendait qu’il lui raconte une grosse histoire bien ficelée pour justifier son absence.
Mais il se laissa tomber sur le canapé, se prit la tête dans les mains et se mit à pleurer. Des larmes silencieuses, qu’il n’essayait pas de cacher.

Contrariée et surprise elle lui dit : Marlène t’a quitté ?

—Pas du tout, pire…

—Que veux-tu dire ?

—On vient de la transporter à l’hôpital, son mari m’a appelé complètement perdu, Marlène avait pris plusieurs boites de cochonneries de médicaments.

—Mais pourquoi ?

—Parce que je lui avais signifié son licenciement hier…

Un grand silence fit suite à cet aveu. Elle était mal, envie de lui faire des excuses d’avoir douté de lui mais elle réagit vite en se disant qu’il ne comprendrait pas.

Elle alla vers la fenêtre, regarda de nouveau cette nuit noire et se tournant vers André,  lui murmura : je suis avec toi…

 

 

 

Voir les commentaires

Publié le par marie chevalier
Publié dans : #défis croqueurs de mots

On met les voiles tel Noé… construisez votre nouvelle arche. Vous choisissez une destination et ce que vous emmenez pour repeupler votre nouvelle vie. Faites nous rêver.

Chacun ses plaisirs

 

Je ne suis pas une grande voyageuse alors je ne vais pas partir bien loin. Je vais simplement retrouver les traces de mon enfance. C’est à cent kilomètres de Paris  où je vis avec mon compagnon et mes deux chats. Il faut dire que le fait de posséder des animaux de compagnie bloque un peu les grandes randonnées dans les montagnes mais j’avoue que j’aime la campagne. J’aime m’évader et retrouver mes routes boueuses, les tracteurs dégoulinants de boue et les bas-côtés impraticables en voiture. Ceci laisse donc libres, ces chemins qui bordent des champs riches de blé, de mais, et de betteraves. Le plus beau mois est le mois d’avril. Le colza illumine la nature de ses fleurs jaunes à perte de vue. Les champs sont immenses dans les régions « plates » . Le lin aussi si fin, si beau avec ses couleurs pastel,, un enchantement !. Et pour des promeneurs, l’été, foisonnent les marguerites, les bleuets, les lupins, les chardons. Une jungle à elle toute seule cette région que j’aime.

Alors  nous prenons  nos duvets, nos oreillers, nos draps, nos assiettes et verres en carton, une casserole ou deux, quelques vêtements de pluie (on ne sait jamais) et nous voilà arrivés dans une vieille maison que nous avons achetée à un fermier et que nous retapons tous les week-end. Cela ne ressemble effectivement pas à une croisière  mais quand nous ouvrons les paniers de nos chats et que nous les « lâchons » dans le grand jardin entouré de haies de plus de deux mètres—personne ne veut les couper— on ne détruit rien ici, on ne gêne personne, on respecte.

Et puis un jour où nous nous sentons si bien devant un grand feu dans la cheminée, nous ne rentrons pas à Paris.

Des copains vident notre logement, nous ramènent l’essentiel dans une camionnette louée, le reste nous le donnons au  DAL  (droit au logement).  Cela fera des heureux et rien ne nous manquera car nous avons décidé de vivre enfin au rythme des saisons. Plus de bruit, plus de pollution, l’idéal. Mon compagnon trouve du travail à la commune et moi je sers à la cantine de l’école primaire. Nous sommes heureux. Cette vie nous l’avons choisie. Et quoi de plus important que le plaisir d’être là où l’on y est bien …

Voir les commentaires

Publié le par marie chevalier
Publié dans : #défis croqueurs de mots
défi 288 (croqueurs de mots)défi 288 (croqueurs de mots)

Merci d' écrire le dialogue entre deux femmes si différentes : la Joconde de Léonard de Vinci et la Tempérance de Niki de Saint Phalle qui se rencontrent dans une salle de musée, le temps d'une exposition. À vos claviers, amusez vous, faites nous rire !

Chuchoterie au musée

—Bonjour on vous a reléguée aussi ?

—Pardon ? Qui me cause ?

—Mona

—Mona qui ?

—La Joconde si vous préférez..

—Mazette, que vous faites prétentieuse avec votre petit sourire en coin !

—Et vous que vous faites écervelée et un peu fofolle non ? et Cet accoutrement, vous ne craignez pas les quolibets avec vos faux seins et votre ensemble justaucorps bleu vif ?

—Je vis, je respire, je suis gaie, j’attire moi Madame je ne fais pas fuir les visiteurs !

—Je suppose que vous avez des prétendants en effet, mais vous voulez que je vous parle franchement ? vous êtes ridicule et les hommes en passant devant vous doivent se demander s’ils ne rêvent pas tant vous êtes extravagante et limite insolente avec vos tenues provocatrices.
—Ma brave dame, vous me paraissez  vraiment coincée, vous n’avez jamais connu le sexe, vous ça se voit alors que moi je m’offre..

—C’est bien ce que je me disais, vous êtes une catin.
 

Et à ce moment de leur discussion, un homme tout à fait présentable, s’extasia devant la Tempérance :

— Que vous  êtes belle, comme vous donnez envie de vivre et de rire, merci à vous je vais repartir de ce lieu revigoré et en me disant que des femmes comme vous sont le plaisir des yeux…

—Merci mon brave, admirez-moi c’est ce que je préfère.

—Contrairement à votre copine coincée dans son sourire, on dirait qu’elle vient d’enterrer son amant ! murmura-t-il en souriant.

—Pas du tout, elle ! un amant ? vous voulez rire, elle sourit seulement pour la galerie mais quand les gens la regardent ils disent tous qu’elle ne les attire pas .

Le visiteur quitta les lieux et on entendit une voix douce murmurer :

—Tu vois la belle, il se souviendra de mon sourire et sûrement pas de tes faux seins, espèce de fille perdue !

Celui qui se souvient de cette conversation ne manque pas une occasion de la raconter à ses amis : c’est le gardien du musée, il en avait entendu beaucoup mais ce dialogue, il ne l’a jamais oublié.

 

 

 

 

Voir les commentaires

Publié le par marie chevalier
Publié dans : #défis croqueurs de mots

Voici quelques mots qui se ressemblent beaucoup mais qui ne veulent pas du tout dire la même chose. (Si vous voulez épater dans une conversation, c'est ce qu'on appelle des paronymes.)

- plage ; place ; glace ; grâce

- bateau ; gâteau ; râteau ; marteau

- durée ; purée ; curée ; jurée

- soie ; foie ; joie ; voie

 

1) Choisissez un seul mot dans chaque ligne

2) utilisez-les dans un petit texte qui raconte une aventure insolite ou/et drôle ou/et émouvante 

MAIS ...

3) vous ferez exprès de  mettre à la place de chaque mot choisi un autre mot de la même ligne 

A vos lecteurs lectrices  le soin de retrouver les mots adéquats.

 

Ode à ma mère

 

Je m’étais allongée sur une serviette rouge que ma mère m’avait offerte pour mes dix-sept ans l’an dernier, et  je regardais la mer et sa place déserte en ce mois de mars.

Elle m’avait mise en garde en me donnant une petite boîte dans laquelle elle avait délicatement déposé le marteau qu’elle avait préparé spécialement pour moi. J’étais tellement gourmande ! mange doucement surtout !

Je me réveillai quelques heures plus tard. le soleil venait à peine de se coucher qu’il faisait déjà très frais et j’étais fatiguée.

Je rentrai par le petit sentier en frissonnant car je n’avais que la serviette et mon maillot de bains ne séchait pas vraiment.

J’allais encore me faire disputer par ma mère, ce n’était pas de sa faute  mais elle ne me voyait pas grandir et me prenait encore pour un bébé. D’ailleurs, ce n’était pas rare qu’à table elle me demande si je m’étais régalée. Elle en faisait trop et finalement ça m’énervait un peu. Ce soir- là, au repas, elle nous servit de la curée et franchement je n’aimais pas. C’est là que ce côté maternel étouffant  me stressait. Quand allait-elle se rendre compte que j’avais grandi  et que je cachais ma voie de voir arriver mes dix-huit ans. Enfin je serai majeure et libre.

Malgré tout j’adorais ma mère et elle me le rendait bien. En fait j’aimais bien la titiller rien que pour qu’elle me fasse un câlin.

Vous qui me lisez vous devez vous demander si je me rendais compte de la glace qu’elle prenait dans mon cœur. Que de la soie, elle ne me donnait que de la soie.

Merci Maman d’être toi.

Voir les commentaires

Publié le par marie chevalier
Publié dans : #recueil de nouvelles

 

 

 

Mon nouveau recueil est sorti. 

Il comprend 16 nouvelles, 10 histoires écrites sur des thèmes collectifs, et 5 poèmes libres.

Comme d’habitude, il est édité chez Lulu.com pour le prix de : 13 EUROS

et est disponible auprès de moi ou 

Ma page Lulu: 

Shop the Independent Bookstore | Lulu 

Ma page d'auteure amazon: 

Amazon.fr: Marie Chevalier: Livres, Biographie, écrits, livres audio, Kindle

 

Je vous mets ici une nouvelle que l'on retrouve dans ce recueil:

 

POURQUOI COURIR ?

 

Il avançait à petits pas comme marchent les personnes âgées qui craignent de tomber. Mais Nathan avait vingt ans.

Il était né lent et malgré une croissance normale, il ne savait pas marcher vite. Ses copains se retournaient souvent pour l’inviter à accélérer. 

Mais rien n’y faisait. Il les rejoignait et à chaque fois souriait en disant : je prendrai bien le temps d’aller au cimetière à petits ou grands pas.

On remarquait chez lui une tristesse même quand il souriait. Jamais aucun de ses amis ne l’avait entendu rire aux éclats. Pourtant parfois leurs blagues étaient drôles. Dans ce dernier cas il étirait les lèvres, sans ouvrir la bouche.

—Dis-moi, pourquoi tu ne veux pas t’amuser avec nous, on n’est pas assez classe pour toi ?

—Ne dites pas de bêtises, je suis bien avec vous, sinon je pourrais aller ailleurs. Pourquoi voulez-vous mettre tout le monde dans un moule ? Rire ensemble, pleurer ensemble, diner ensemble, se promener ensemble et pourquoi pas dormir ensemble aussi ?

—Oui pourquoi pas ? cela te choquerait ? pourtant c’est banal et naturel. C’est toi en fait qui n’acceptes pas les autres et non le contraire.

Ce genre de discussions interminables, ils en avaient souvent. Les copains aimaient bien titiller Nathan pour qu’une fois, ils le voient sortir de ses gongs ! Mais imperturbable, le jeune homme argumentait toujours gentiment et forcément au bout d’un moment ce sont ses camarades qui lâchaient.

Et puis il n’avait pas envie d’être comme tout le monde. Le fait d’être lent l’arrangeait souvent, par exemple quand il devait aller « vite » chercher une denrée manquante à la maison !

Ses parents ne lui pardonnaient pas sa différence : mais enfin Nathan, bouge-toi le cul ! hurlait Pierre son père quand il avait bu un peu trop avec ses potes de bureau. D’ailleurs, il avait honte, ne savait pas comment expliquer cette façon d’agir à ses amis ou même à sa famille, il se demandait ce qu’il avait fait de mal pour avoir un fils aussi mou.

 La tante du jeune homme, psychologue avait voulu le prendre en charge, mais il avait refusé et s’était fâché.

—Mais qu’est-ce que vous avez tous à me juger différent ?  Vous êtes qui pour me donner des leçons ?  Il faut que je ressemble à Papa ?  Terriblement violent quand il a bu ?  À Maman ?  Stressée et les dents serrées de peur et de retenue quand justement mon père hurle ?  C’est cela que vous voulez que je sois ? Eh bien non ! il va falloir vous faire une raison, je n’ai pas l’intention de fournir un effort pour changer ma façon d’être. J’ai vingt ans si cela vous père autant, je vais partir d’ici et ainsi je ne vous donnerai plus la honte !

Après cette violente répartie inhabituelle, il se tut et monta dans sa chambre. Ses parents, sidérés s’étaient regardés et la mère s’était mise à pleurer. Le père avait attrapé sa veste et était sorti en claquant la porte.

Les jours passèrent puis les semaines et personne n’entendit- plus parler de Nathan.il était majeur et au fond, ses parents n’étaient pas mécontents qu’il ait quitté la maison de son plein gré car comme tous les parents ce handicap leur pesait et ils s’imaginaient être obligés de le garder toute sa vie. Nathan savait tout cela. Il avait entendu sa mère supplier son mari d’être tolérant et de comprendre. Il était comme les autres son bébé, il apprenait très bien à l’école quand il était gamin, puis il avait réussi haut la main le bac et ses trois années d’études pour être vétérinaire ;

C’était là que tout avait commencé. A plusieurs reprises le professeur avait signalé sa lenteur.

—Il ne pourra jamais être véto, vous vous rendez compte ? si on l’appelle d’urgence et qu’il doit courir pour un animal en difficulté il fera comment ?  Non ce qu’il lui faut c’est un travail de bureau sans à -coups et surtout sans relations extérieures avec des clients. Ils se lasseraient vite de l’attendre tout le temps.

C’est ainsi qu’il fut embauché dans une compagnie d’assurances concernant les problèmes des agriculteurs. : les champs qui brulent, les granges qui prennent feu, les animaux qui se sauvent etc…  Bien des raisons d’être occupé à vérifier les déclarations de ces pauvres personnes en difficulté. Il aimait cela, se sentait bien avec les gens de la terre qui prenaient le temps de marcher, de parler et surtout qui ne faisaient jamais une remarque sur sa lenteur. Pourtant, quand il devait aller vérifier sur place, ce n’était pas une petite affaire. Les étables, les granges étaient grandes et les fermiers l’emmenaient tambour battant voir les lieux des sinistres. Le pire était quand un champ avait brulé. L’étendue lui donnait le tournis et il se demandait toujours s’il pourrait aller au bout sans tomber. 

A part cela, il était en pleine forme jusqu’au jour où…

C’était un samedi soir et il avait décidé de regarder un match de rugby à la télévision. C’était rare car il s’endormait devant l’écran, il ne supportait pas, contrairement à ce que l’on pourrait penser, de rester inactif.  Il était très lent sans doute mais pas impotent, il aimait d’ailleurs le dire à tout le monde. Mais ce soir-là, il ne se sentait pas très bien. Il avait très mal dans les jambes et se demandait pourquoi, étant donné qu’il n’avait pas fait d’efforts ce jour-là.

Il se leva pour aller chercher un verre d’eau et il se mit à courir dans tout son appartement. Il n’arrivait plus à s’arrêter. Il prit peur bien sûr et se dit qu’il devrait appeler un médecin. Il réussit à prendre son téléphone mais ouvrit la porte d’entrée. Il ne tenait plus en place, il fallait qu’il sorte.  Il dévala les quatre étages toujours en courant. Dans la rue, il ne pouvait plus se retenir, il n’évitait même pas les passants, il bousculait, haletait et courait encore et encore. A un moment il vit arriver en face de lui son père, qui se trainait, un peu ivre. Il le bouscula et sans se retourner lui cria : je coure, je marche vite, je suis normal !!!

Il riait, pleurait, n’en revenait pas du plaisir qu’il éprouvait à prendre de la distance. Pourquoi s’était-il privé de cette joie de sentir le vent sur son visage ?

Las ! … les forces tout à coup lui manquèrent. Il s’effondra et s’endormit.

Quand il se réveilla, le match était fini, la lumière de l’écran illuminait la pièce et il lui fallut bien du courage pour s’avouer qu’il n’avait fait qu’un beau rêve.

Il resterait lent. Tant pis, il avait eu une heure de bonheur, quand il tapait des talons sur le trottoir des rues empruntées. Il avait fait des kilomètres et rien que pour cela…  Il pensait peut-être quand même à aller consulter un spécialiste de la lenteur, cette profession devait bien exister, il commencerait ses recherches demain. Ce soir il allait se rendormir.  Si seulement il pouvait de nouveau voyager dans les rues…

 

 

 

 

 

Voir les commentaires

Publié le par marie chevalier
Publié dans : #défis croqueurs de mots

"

"Si haut qu'il peut grimper, un chemin qui monte n'est rien d'autre qu'un chemin  qui descend en sens inverse et réciproquement."

L'Os à moelle de Pierre Dac

et

"Pour la marche à pied, le meilleur des chapeaux de paille ne remplacera jamais une bonne paire de chaussures."

Pierre Dac

un texte s'inspirant de l'une de ces citations ou des deux

 

Prudence

 

Lucie avait emporté son chapeau de paille car elle avait bien l’intention de ne redescendre au village qu’à la nuit tombée. Et la météo annonçait un cagnard comme rarement vu dans la région. Elle avait décidé quelques semaines auparavant de se mettre à la marche à pied. Son médecin lui recommandait vivement lui affirmant qu’elle souffrirait beaucoup moins de douleurs dans les jambes. « A votre âge madame Lucie, il faut penser à ne pas laisser rouiller vos jointures » lui disait-il en riant !

Cela dit il exagérait quand même, elle venait de fêter ses cinquante ans, mais bon, elle se prenait en mains et soit, elle marcherait.

Ce dimanche matin, son itinéraire était tout tracé, elle irait voir sa fille qui louait un appartement sur les hauteurs de la falaise. Elle aurait pu longer la plage, mais non, elle se disait qu’ainsi, bien que cela allait lui paraître très dur, au moins, une fois une petite bière bue avec sa gamine, elle redescendrait et de ce fait se fatiguerait moins.

C’était un mauvais calcul car tous les marcheurs vous le diront : il est parfois plus difficile de descendre que de monter. Il faut se retenir et c’est vraiment un travail musculaire bien plus difficile que forcer un peu pour grimper.

Elle était maintenant à moitié chemin et son souffle s’était bien adapté à son rythme. Elle ne soufflait pas et marchait d’un pas régulier. En revanche, une brûlure diffuse sous les pieds l’interpella : quelle sotte ! je suis en espadrilles !  J’aurais dû mettre mes baskets. J’ai pensé à tout, le sac à dos, les lunettes de soleil et surtout le chapeau de paille et complètement occulté qu’avec la chaleur mes pieds allaient souffrir.

Quand elle arriva chez sa fille, elle était écarlate, et boitait.

  • Maman, mais qu’est- ce qu’il t’a pris de venir ici en touriste ?  Tu as vu comme tu es chaussée pour faire cette montée ?
  • Je sais n’en ajoute pas j’aurais dû me souvenir une des réflexions de Pierre Dac
  • Laquelle ?
  • Elle est vraiment faite pour moi, je te la récite : Pour la marche à pied, le meilleur des chapeaux de paille ne remplacera jamais une bonne paire de chaussures.
  • — Quel bon sens !  Dit en riant sa fille.

Elles allèrent s’assoir et boire une bière comme convenu, mais Lucie se souviendra de ce conseil la prochaine fois qu’elle viendra !

 

 

Voir les commentaires

Publié le par marie chevalier
Publié dans : #jeudi en poésie

thème : l'oiseau

L’OISEAU

 

L’oiseau sur sa branche

Siffle et savoure le printemps

Il s’ébouriffe, s’égosille,

Son sifflet n’est plus qu’un mélange

De cri et de plaisir

Il va foncer

Il va descendre

En bas, là

Il a vu un bout de laine

Eh oui ! un petit bout

De laine blanche

Il jubile, en piqué, il descend

Le prend dans son bec et remonte

Sur sa branche

Me surveillant

Ne voulant en aucun cas dévoiler

Sa maison, son nid

 Il attend que je parte

Toujours le brin de laine

Dans son bec

L’air absent

Penchant la tête de côté

Pour mieux m’apercevoir

Je tourne le dos

Entre dans la maison

Me retourne précipitamment

Il n’est plus là

J’entends un bruissement dans l’arbre

Et l’oiseau a disparu

                                   Il s’est méfié de l’homme

Et comme il a raison

De protéger son secret

Son nid, ses œufs, sa belle …

 

 

 

Voir les commentaires

Publié le par marie chevalier
Publié dans : #défis croqueurs de mots, #mes romans

Thème "Impossible pas végétal"

D'après cette photo imposée :

 

Renaitre

 

Il n’avait pas plus depuis maintenant deux années.

Quelques gouttes de temps en temps mais rien qui puisse aider la nature à survivre. Alors nous avions perdu une partie de notre famille. Les gens qui étaient fragiles tombaient comme des mouches et les autres, amaigris, malades, et surtout sans force regardaient le ciel toute la journée, espérant voir au moins un nuage qui les rassurerait.
Rien. Nous avions tous terminé les restes de victuailles des magasins, et comme plus rien ne poussait nous en étions réduits à manger des conserves souvent périmées, mais nous n’avions que cela.

Les puits étaient vidés, enfin ceux qui restaient car beaucoup jugés inutiles avaient été comblés. Ah ! C’est dans ces moments -là que l’on se rend compte à quel point l’homme se croit au-dessus de tout et peut tout gérer !

Après avoir creuser encore et encore les nappes phréatiques, elles aussi étaient asséchées. En réalité, il ne nous restait plus que quelques bouteilles de vinaigre et un peu d’eau dans des bidons que nous allions chercher la nuit à la mer. Certes, elle était salée mais nous aurions bu notre pisse s’il n’y avait pas eu ce recours tellement le manque d’eau était invivable.  La chance pour nous d’habiter à trente kilomètres de la mer. Nous y allions à vélo. La nuit il y avait un peu de fraicheur, enfin la température jusqu’à maintenant n’avait pas atteint les quarante degrés, ce qui était courant dans la journée.

Il n’y avait plus de routes vraiment praticables car la chaleur avait tout craquelé. Un véritable désert comme si une bombe nucléaire était tombée dans la région et avait tout rasé, et brulé.

Cette nuit -là la pleine lune éclairait comme en plein jour.

C’était idéal pour nous qui avec nos bidons attachés avec des ficelles au guidon de nos vélos, devions aller cher de l’eau à la mer. Nous étions une dizaine et on en ramenait pour ceux qui ne pouvaient plus bouger. Nous avions entre quinze et vingt ans et la jeunesse nous préservait un peu de la fatigue.

Soudain, Jonathan nous siffla et hurla : arrêtez-vous et venez voir !

Et là : au milieu de la route défoncée sur un petit monticule d’asphalte éclaté : un pissenlit !!!

Médusés mais tellement heureux ! la nature reprenait ses droits, aujourd’hui c’était un pissenlit et demain peut-être un champ ? 

En attendant nous regardions ce végétal comme si nous avions trouvé un lingot d’or. Qu’allions-nous en faire. Les propositions fusaient :

On se le mange et on ne dit rien

On l’arrache et on le replantera chez nous 

Non non on le laisse il va peut-être faire des petits ?

Bref personne ne sût que faire. Alors nous sommes remontés sur nos vélos, les yeux pleins d’espoir malgré tout. Il n’était pas venu là tout seul peut-être y a-t-il une source souterraine ?

Nous ne disions plus rien, écrasés par cette découverte : La nature quel joyau ! si la pluie revient, promis on la protégera, on s’occupera d’elle, on la bichonnera, c’est sûr ! …

Franchement ? … vous y croyez, vous à ces bonnes résolutions ?

 

Voir les commentaires

1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 20 30 > >>

Articles récents

Hébergé par Overblog