Le mois d'août est arrivé
Avec son cortège de souvenirs.
Je ne peux vivre ce mois
Sans penser qu'il y a des années
J'étais avec toi,
Heureux et amoureux.
Mais tu ne voulais pas de moi.
Tu disais qu'il était trop tôt
Que nous avions le temps
Et surtout que tu ne voulais pas
Te marier par obligation.
Entends par là
Parce que tu ne voulais pas
Te retrouver enceinte.
Tu avais pourtant l'âge
De ne plus avoir peur,
Mais j'ai respecté ton vœu.
J'ai rencontré une autre femme
Qui elle, était prête
A faire mon bonheur,
A m'aimer avec son cœur
Et surtout était prête
A me donner son corps.
J'y pense encore…
Que serait-il advenu de nous
Si tu avais consenti ?
Si tu avais voulu me donner
Ce que je te demandais ?
C'est-à-dire : tout de toi :
Ton amour, ton cœur, ton corps
Et tes yeux que j'appelais
MES yeux bleus,
Comme si déjà tu m'appartenais !
Quelle douleur cette séparation !
Un jour orageux d'août !
Quand je fus obligé de te dire :
Une autre que toi a pris ta place
Elle va avoir un bébé,
Un bébé que je lui ai fait.
Je t'ai vu pâlir, puis très droite,
Te tourner vers moi,
Tes yeux bleus pleins de stupeur.
Je suis parti en courant.
Ne voulant plus te regarder
La honte en moi,
Mais aussi, l'idée qu'il fallait
Que je te dise tout cela.
Ai-je bien fait ?
Que serions-nous devenus ?
Si au lieu d'elle, c'était toi
Qui, aujourd'hui serait ma femme
Et la mère de mon enfant ?
Nul ne le saura jamais.
Je vis avec ce fantasme depuis.
Avec cette question sans réponse.
Je ne t'ai jamais revue.
Et maintenant au crépuscule de ma vie
Je pense que tout est bien ainsi.
Mais mon amie, mon amour
Dans mon cœur
Tu es là depuis toujours.
Je crois avoir été trop fougueux,
Je n'ai pas su attendre
Que tu sois décidée à t'ouvrir
Pour moi, à te donner.
Quelle impatiente de jeunesse
Qui a tout gâché et qui me ronge
Quand je me souviens !
Quand je te revois dans mes songes.
Comme tu m'as manquée !
Comme tu me manques
Plus encore en ce mois
De souvenir.
Mais je me tais, je n'ai pas le droit
Aujourd'hui encore
De te faire souffrir.
Fin